Rapport moral de notre Assemblée générale du 13 novembre

L’assemblée générale de l’Amicale laïque de Penmarc’h s’est tenue le samedi  13 novembre en présence de Mme Gwénola Le Troadec, Maire de Penmarc’h.

Vous trouverez ci-dessous le rapport moral qui a introduit cette Assemblée générale ainsi que la composition du Conseil d’Administration élu.

 Amicale laïque de Penmarc’h

 Assemblée générale 2020 2021

Rapport moral

Au début de cette ag, permettez-moi d’avoir une pensée particulière pour Pierre Burel récemment décédé. Pierre Burel avait été en son temps président de l’AL de St Guénolé puis DDEN. Sans l’avoir jamais rencontré, j’ai appris par divers témoignages qu’il avait été un ardent défenseur de l’école publique.

Nous tenons habituellement notre ag à la fin du mois de juin ou début juillet puisque nous clôturons les comptes au 30 juin et que nous fonctionnons par années scolaires. L’année dernière à cause de la crise sanitaire, nous n’avons pas pu tenir notre ag en présentiel. Cette année, la situation étant plus favorable, nous pouvons enfin nous retrouver

L’année 2020-2021 a été caractérisée par la crise sanitaire et les diverses restrictions qui ont fortement limité la vie associative par des mesures objectives comme la fermeture des salles municipales et aussi pour des questions subjectives puisque nombre de nos adhérents et c’est bien compréhensible ont d’abord pensé à se protéger.

Nous le savons bien, toute rupture dans la vie associative de traduit notamment par un affaiblissement du lien social. C’est pourquoi le rôle de nos diverses activités est si important.

Les responsables vous présenteront tout à l’heure les principales caractéristiques et évolutions de leurs activités.

Je vais quant à moi vous présenter ce que nous avons tenté de construire au niveau de l’association et les principes qui nous animent.

Tout d’abord, un retour en arrière. J’ai évoqué il y a un instant l’activité de P Burel. Ce retour en arrière me semble fondamental, car il est toujours intéressant de connaître ses racines pour aller de l’avant.

Justement, quelles sont donc nos racines ? La solidarité et le lien social, la culture, l’enfance, le soutien aux écoles publiques de la commune, la citoyenneté. Tout cela, quand on y réfléchit, peut-être intégré dans l’expression PROMOTION DE LA LAICITE.

Cette expression « promotion de la laïcité » est inscrite telle quelle dans nos statuts. Les statuts des associations sont souvent perçus comme une étape administrative obligée. Pour nous, il n’en est rien : la promotion de la laïcité doit être au cœur de nos préoccupations dans la mise en œuvre de nos actions et c’est à l’aune de ces éléments que je pense qu’on devrait juger la mis en œuvre de nos activités.

Les évènements dramatiques récents montrent bien la justesse de notre positionnement sur les thématiques de la laïcité et de la citoyenneté.

En effet la laïcité n’est pas une valeur dépassée. Une tendance a pu se dégager, et se dégage toujours, çà et là parmi nous : c’est de penser qu’il ne servirait à rien de parler et de discuter autour des thèmes que recouvre la notion de laïcité.

La laïcité, nous le voyons bien très clairement maintenant, si nous pouvions en douter, est une valeur non seulement actuelle mais aussi d’avenir. La loi de 1905, qui organise la séparation de l’état et des églises est plus que jamais d’actualité. C’est la séparation de l’intérêt public des intérêts particuliers. Les convictions philosophiques, morales ou religieuses qui nous animent les uns et les autres sont du domaine des intérêts particuliers et ne doivent pas s’opposer à ce qui est notre bien à tous : la loi qui s’applique à tous, quelques soient les convictions individuelles. La loi dont je parle ici est un terme générique qui recouvre une notion qui est celle de l’intérêt public, du commun, de ce qui nous uni tous, de ce qui fait qu’au-delà de nos particularités, nous pouvons vivre ensemble en bonne harmonie.

C’est pourquoi, cette loi de 1905 il faut en parler pour faire connaître son cadre juridique et ses principes.

C’est cela l’ADN de l’Amicale Laïque. Et ce ne sont pas des grands mots, c’est veiller chaque jour à travailler en ce sens.

C’est pourquoi, depuis quelques années, nous avons organisé des conférences qui traitaient de questions de société. Je vous rappelle pour mémoire les soirées sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, sur le droit de mourir dans la dignité, sur le don du corps à la science, sur l’agroécologie avec la participation de Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture, sur les processus de radicalisation avec le spectacle ‘Lettres à Nour’.          

Nous l’avons déjà dit qui est très important pour nous, ce sont quelques grands axes : la solidarité et le lien social, la culture, l’enfance, le soutien aux écoles publiques de la commune, la citoyenneté.       

Solidarité lorsque nous accordons la gratuité de l’accès à la bibliothèque aux demandeurs d’emploi, aux titulaires des minima sociaux, aux personnes handicapées et aussi aux enfants.

Solidarité lorsque nous encourageons l’inscription des enfants au modélisme en réduisant le montant de leur cotisation de 35€.

Solidarité lorsque nous organisons une formation aux premiers secours pour nos adhérents. En 2 sessions, cela fera un total de 20 de nos adhérents formés aux gestes du premier secours.

Solidarité lorsque, au sein de toutes les activités, nous encourageons le lien social. Quelque soit l’activité pratiquée, l’important c’est de briser la solitude. Un exemple parmi d’autres : des adhérents qui ne peuvent plus marcher ou très peu, adhèrent néanmoins à la rando pour participer uniquement aux goûters, galette ou repas organisés par l’activité. C’est bien et nous ferons tout pour encourager cette démarche. Joelle et Denis vous en diront quelques mots plus tard.

Un autre axe de nos actions, c’est l’accès des enfants à la culture, qui se concrétise notamment par le soutien aux écoles publiques de la commune. Cet axe est essentiel car c’est l’avenir qui est là en question.

Les classes des écoles sont toutes reçues à la bibliothèque.  Mais il y a également d’autres actions en direction des enfants que Monique Le Berre va vous décrire tout cela plus loin.                           

Les bénévoles de Lire et Faire Lire interviennent dans une classe maternelle et sont prêts à s’investir dans le périscolaire si la mairie nous sollicite d’avantage, ce que nous souhaitons.

Nous sommes prêts également à intervenir davantage sur les temps de loisirs et de vacances. En effet les activités autour du livre sont essentielles pour prévenir le désapprentissage, et donc ce qu’on pourrait appeler plus tard le développement de situations d’illettrisme. Il faut absolument soutenir l’apprentissage de la lecture en classe par des actions culturelles autour du livre pour communiquer aux enfants le plaisir de la lecture. Or ces activités autour du livre sont le parent pauvre de ces temps de garderie, de centre de loisirs et de vacances. Il y a très peu d’actions de ce type. Il y a là une piste que nous souhaitons creuser pour nous y investir davantage.

Soutien aux écoles, accès à la culture, c’est de cela qu’il s’agit lorsque nous prenons en charge financièrement les interventions d’auteurs dans les écoles en partenariat avec le Goéland Masqué, ainsi que les séries de livres qui permettent aux enseignants de préparer la visite des auteurs dans les meilleures conditions.

Pourquoi insistons-nous autant sur la jeunesse et l’accès à la culture, aux actions autour du livre ? Parce que l’illettrisme est un mal caché dont on parle peu, dont on a du mal à apprécier l’importance. Or l’illettrisme concerne 2 500 000 personnes en France soit 7% de la population. Et nous parlons bien là d’illettrisme, c’est-à-dire de la situation de personnes qui ont été normalement scolarisées et qui à l’âge adulte ne peuvent plus faire un chèque, lire un panneau indicateur. C’est donc une situation très handicapante. Nous aidons, lorsqu’ils nous le demandent, des adultes à réapprendre à lire mais c’est en nombre limité et on ne peut pas se contenter de cela. Il est essentiel d’agir en prévention c’est-à-dire au niveau de l’enfance.

Nous avons organisé une conférence sur l’illettrisme en juin dernier avec la participation de Christian Janin, le président de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’illettrisme. Nous avons également programmé le film ‘Illettré’ au cinéma Eckmühl.

Mais nous ne souhaitons pas en rester là. Nous pensons qu’il est important de développer notamment des actions autour du livre pour prévenir ces difficultés. C’est pourquoi, nous tentons de rencontrer systématiquement les différents acteurs de la commune pour attirer leur attention sur l’importance de ce phénomène de l’illettrisme et sur son existence dans notre commune. C’est un travail long mais qui nous semble important pour fournir aux divers acteurs que nous rencontrons une connaissance plus pointue sur les signaux qui peuvent alerter.

Dans le cadre de nos rencontres avec les trois écoles de la commune, nous avons souhaité sensibiliser non seulement les enseignants mais également les enfants et leurs parents. Pour cela nous avons acquis une série du livre ‘Papa ne sait pas’. Nous prêtons ce livre aux écoles, les enseignants travaillent dessus avec leurs élèves puis les enfants emmènent le livre à la maison pour le relire avec leurs parents. Ils le ramènent ensuite et nous le prêtons à une autre école.

Et après, me direz-vous qu’est-ce qu’on fait ?

En ce moment deux de nos bénévoles prennent en charges deux personnes qui souhaitent se perfectionner dans la maîtrise de la langue. Mais nous ne souhaitons pas nous limiter au territoire de notre commune. C’est pourquoi, nous avons mis en place un collectif de travail avec les Amicales Laïques du secteur : Pont l’Abbé, Pouldreuzic, Lesconil, Loctudy, Treffiagat. L’idée est de déboucher sur une action au niveau de la communauté de communes.

C’est ainsi que nous faisons venir Aline Leguluche, l’autrice du livre ‘J’ai appris à lire à 50 ans’. Elle sera sur notre territoire le vendredi 4 février en soirée et sera accompagnée de la chargée de mission régionale de l’ANLCI. Pour l’instant nous ne savons pas encore dans quelle commune elle interviendra.

Une autre de nos préoccupations, c’est le rôle des femmes dans la société.

Les violences faites aux femmes, les inégalités femmes/hommes sont des questions douloureuses et sur lesquelles, il conviendrait que nous intervenions.

Pour cette année, nous profitons de notre actualité locale, pour nous intéresser au rôle des femmes dans l’histoire et plus particulièrement pendants la commune de Paris. 4 comédiennes de Penmarch (Marion Perrier, Sandrine Bodénès, Yveline Méhat et Bénédicte Baldet, ont produit avec l’aide de Françoise Landesque, un spectacle musical appelé ‘Les Pétroleuses’. Ce spectacle a déjà été programmé dans le cadre du Festival du Goéland Masqué mais avec une jauge limitée à 100 personnes. Nous avons donc décidé de le reprogrammer le vendredi 4 mars à la salle Cap Caval. Mais pour aller au-delà de l’œuvre artistique, nous avons invité Chloé Leprince qui a préfacé le livre ‘Les Pétroleuses’. Celle-ci interviendra le lendemain samedi 5 mars à la MPT dans le cadre d’une conférence sur le rôle des femmes pendant la Commune.

Une autre de nos préoccupations, ce sont les violences faites aux enfants et les situations d’inceste. L’actualité ne cesse de nous fournir de douloureux exemples de ces situations. C’est pourquoi un de nos projets serait de se servir d’un album pour enfants récemment publié et de le prêter aux écoles, à l’image de ce que nous faisons avec l’album sur l’illettrisme. Cet album s’appelle ‘Le loup’, vous avez pu ou vous pourrez le consulter à l’entrée de la salle.

Les projets que nous avons pu évoquer au sein du Conseil d’administration sont nombreux : tous ne se réaliseront pas mais pour certains c’est en place ou sur le point de l’être.

Citons notamment, la mise en place des cours de bretons grâce à un partenariat avec la Mairie.

A venir également, toujours dans le cadre d’un partenariat avec la Mairie, la journée de la Laïcité le jeudi 9 décembre. Ce jour-là, avec la collaboration des enfants des écoles, nous allons commémorer le 2° anniversaire de la plantation de l’Olivier de la laïcité.  Le Président de la Ligue de l’Enseignement du Finistère sera présent à cette cérémonie.

Nous allons également acquérir des cartes de la solidarité pour permettre aux enseignants de faire écrire les enfants sur des thèmes comme la tolérance ou la citoyenneté.

Avant de terminer, je voulais saluer les représentants des parents d’élèves qui sont présents lors de cette AG. L’APE de l’école A. Dupouy organise une vente de jus de pommes au profit des enfants. Vous pourrez d’ailleurs le goûter lors du verre de l’amitié qui clôturera nos travaux, puis venir leur en acheter le samedi 20 à la criée de Kérity.

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