Ouest France du 24 juillet 2020

Les Français lisent moins qu’il y a cinquante ans

Selon les données du ministère de la Culture, le fait que les jeunes lisent moins, couplé au vieillissement de la population, tend à faire diminuer la pratique de la lecture.

Les jeunes générations lisent moins que celles de leurs parents et de leurs grands-parents.

 

Concurrence de la télé, des séries, d’Internet… Les Français lisent de moins en moins, le ministère de la Culture le confirme. Pour cela, il a comparé les résultats de sa sixième enquête décennale sur les pratiques culturelles, effectuée en 2018, avec des données recueillies au cours des cinquante dernières années.

 

Des lecteurs moins nombreux

En 1988, les Français de 15 ans et plus étaient 73 % à avoir lu au moins un livre dans l’année. En 2018, ils ne sont plus que 62 %. « La proportion la plus faible observée depuis le début des années 1970 » , notent les enquêteurs. Même la lecture de bandes dessinées recule. Seuls 20 % des Français avaient lu au moins une BD en 2018, contre 41 % en 1988.

Une population plus âgée

Les enquêteurs ont noté qu’avec l’âge, les gens ont tendance à lire de moins en moins. Le nombre de personnes âgées étant de plus en plus important dans la population, cela concourt à faire diminuer la pratique de la lecture.

Les jeunes aussi lisent moins

Les jeunes générations, elles aussi, lisent moins que leurs parents à leur âge. Le phénomène ne date pas d’hier. Les statisticiens l’observent depuis 1965… Et il s’accentue. Les Français nés vers 1975 lisent deux à trois fois moins que leurs parents. Ce qui inverse le rapport habituel entre les générations. « Aujourd’hui, les jeunes sont moins souvent lecteurs que leurs aînés, alors qu’il y a vingt ans, au contraire, les jeunes étaient les plus nombreux à lire » , remarquent les enquêteurs.

Les hommes décrochent

Les « décrocheurs » sont majoritairement des hommes. Si 73 % des hommes avaient lu au moins un livre en 1981, ils ne sont plus que 52 % en 2018. Alors que la proportion de lectrices, elle, reste stable. Elles étaient 73 % en 1981, 70 % en 2018.

Il y a moins de « gros » lecteurs

Ceux que l’on appelle les « gros » lecteurs, qui ont lu vingt ouvrages ou plus au cours de l’année, étaient 28 % en 1973. Ils ne sont plus que 15 % en 2018. Mais la pratique de la lecture assidue reste l’apanage des cadres et des diplômés du supérieur. En 2018, les gros lecteurs étaient trois fois plus nombreux chez eux que chez les ouvriers, employés et titulaires d’un certificat d’études primaires.

Les lecteurs des champs rattrapent ceux des villes

En 1973, les habitants de grandes agglomérations étaient 2,5 fois plus nombreux à lire vingt livres ou plus par an que les habitants des zones rurales. En 2018, cette disparité s’est presque totalement effacée.

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