Toute l’équipe découvrant cette magnifique exposition
[ngg_images source= »galleries » container_ids= »30″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]
Quelques oeuvres de cette exposition de Picasso
[ngg_images source= »galleries » container_ids= »31″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]
Une paysanne âgée, de profil, aux joues comme des vieilles pommes et à l’air songeur. Un portrait sensible, de facture classique, naturaliste… L’une des premières toiles d’un adolescent talentueux, formé par son père : Pablo Ruiz Picasso, 14 ans seulement. Il signe alors encore avec les patronymes de son père et de sa mère, mais il ne gardera bientôt plus que le nom maternel, s’affirmant « Picasso » dans une petite toile Sous les arbres la nuit, datant de 1901, accrochée non loin de la paysanne au fichu clair. Ces œuvres de jeunesse, exécutées avec une maîtrise qui laisse pantois.
Le parcours de cette monographie est clair, chronologique et joliment mis en scène dans une scénographie aérée. On aborde les différentes périodes – sauf les très populaires périodes bleues et roses – comme le cubisme ou celles appelées par le commissaire la « période des ténèbres », celles des années d’avant-guerre et de guerre, celles qui virent jaillir le cri de Guernica et pleurer Dora Maar.
On s’arrêtera notamment devant toute une série de dessins d’une très grande beauté, de la période dite classique dans les années 1920, quand Picasso croque sa première épouse, la danseuse russe Olga (le Musée Picasso à Paris lui consacre actuellement une très belle exposition).
La visite à caractère rétrospectif s’achève sur une grande salle présentant les toiles sauvages de la fin de sa vie, exécutées dans l’urgence, dans l’effervescence et avec une certaine exubérance et une sexualité joyeuse. En 1966, elles divisèrent le public, en choquèrent une bonne partie, lors d’une grande exposition hommage au Grand Palais et au Petit Palais à Paris.
Le dernier tableau peint par Picasso – laissé peut-être inachevée sur son chevalet dans l’atelier, à sa mort en avril 1973 à l’âge de 91 ans – clôt fort logiquement l’exposition. Des « Figures » géométriques, dont l’une a des yeux ronds interrogatifs, ahuris, plantés en plein milieu de la composition.
Des tableaux de Jacqueline Roque, qu’il épousa en 1961.
Les deux tiers des œuvres accrochées – plus de 130 toiles, des dessins, des encres, des pastels, et quelques céramiques – ont cependant été réalisées dans la deuxième partie de la vie de Pablo Picasso, celle d’après la deuxième guerre, alors qu’il a déjà la soixantaine. Toutes viennent de la collection de Catherine Hutin, la fille issue d’un premier mariage de Jacqueline Roque, qui épousa Pablo Picasso en 1961.
Jacqueline, au profil grec, au regard de sphinx et à la chevelure noire opulente apparaît partout, en Orientale portant un costume turc rouge vif, accroupie le cou étiré comme la tige d’une fleur, à moitié esquissée, pensive toute en bleue, ou nue en modèle girond posant pour un peintre barbu… « Picasso a ses habitudes à l’atelier de céramique Madoura à Vallauris, où il venait retravailler les formes que les potiers façonnaient pour lui sur le tour, raconte Jean-Louis Andral, il remarque très vite une nouvelle vendeuse, Jacqueline. Avec elle, il revient à la couleur, sa palette s’enrichit, il peint ses ateliers méditerranéens, illuminés, en référence à Matisse.
Ces tableaux éclatants, ces vases (dont un magnifique vase-visage de Jacqueline), carnets, dessins, ont accompagné Picasso toute sa vie, et l’ont suivi d’atelier en atelier, de villa en château. Ce sont les Picasso de Picasso. Catherine Huttin a accepté de les prêter, et de laisser le commissaire Jean-Louis Andral puiser dans le fond de cette collection privée. « J’ai voulu retenir des œuvres qui étaient inédites, ou quasiment inédites, que le public aura le plaisir de découvrir » explique le curateur, également directeur du musée Picasso d’Antibes.
Si le portrait de Jacqueline assise de profil (1954), avec ce cou immense tranchant sur un fond rouge et bleu, est célèbre (et se trouve sur l’affiche de l’exposition), d’autres toiles étonnent comme cette femme assise au chapeau jaune et vert (1962), d’un jaune presque aveuglant ou dans l’une des premières salles, ce portrait datant de 1920 de femme avec des touches de rose poudré peu habituelles dans la palette cubiste de cette période.
À ne pas rater, une série de dessins inédits, réalisée en 1957 avec seulement deux crayons de couleurs bleu et rouge sur des feuilles de papier blanc: en quelques traits, Picasso donne vie à une femme endormie, sensuelle, les seins ronds, les aisselles poilues emplissant tout le format de son corps serein. Ces croquis sont somptueux d’invention.
Article du JDD du 20 juillet 2017