L’économie circulaire avec Claude Prigent

L’économie circulaire appliquées aux techniques de déconstruction du BTP avec Claude Prigent

Claude Prigent explique la gestion des matériaux.
Au bureau, Rémi Lecomte et Dominique Riquier animateurs

Le vendredi 11 janvier, Claude Prigent, président de la société YPREMA (leader dans la transformation des matériaux de déconstruction du bâtiment et des travaux publics) était l’invité de l’Amicale Laïque pour exposer les nouvelles exigences de la société en matière d’économie circulaire c’est à dire de gestion des matériaux.

Leur recyclage permet l’économie de matières premières naturelles et réduit de façon importante les quantités de déchets.

Claude Prigent a d’abord donné quelques exemples de valorisation de déchets en Bretagne : 2 000 t de coquilles d’œufs traités pour fabriquer des amendements calcaires de sols acides, plastiques transformés en textile polaire, fientes de poulaillers séchées naturellement donnant un très bon engrais naturel etc…

Il a ensuite parlé des déchets du BTP : le béton (comprenant éventuellement les revêtements routiers), les terres inertes et le mâchefer (résidu solide de la combustion des déchets urbains dans les usines d’incinération). Le concassage par d’impressionnantes machines et divers traitements dont l’extraction des métaux ferreux et non-ferreux permet d’obtenir des cailloux de béton de différents calibres et des matériaux plus fins. Tous ces matériaux sont principalement utilisés pour la réfection des routes.

Ces déchets sont traités par des plateformes de recyclage qui requièrent la livraison de déchets pré-triés. Les normes actuelles exigent la mise en place d’une telle plateforme pour 3 déchetteries mais il ne semble pas que le nombre fixé soit atteint. On note que la société YPREMA en a mis en place 10 dans 4 régions dont une à Pluguffan et 7 en Ile de France avec sur certains sites un espace dédié aux artisans en plus de celui apte à recevoir les gros camions. Les sites sont impérativement au plus près des villes car le coût du transport impacte la compétitivité. Sur le site de Marne-La-Vallée, un transport par bateau en aluminium recyclé et halé par un cheval a même été organisé pendant plusieurs années entre un chantier et la plateforme de recyclage.

Une valorisation imprévue : la lettre d’information de la société est imprimée à Saint-Thonan sur du papier de pierre constitué de 80 % de poudre de béton et 20 % de cellulose !

La vingtaine de participants ont posé de nombreuses questions sur ce sujet qui touche tout le monde. Concernant la viabilité économique, il ne semble pas y avoir globalement de problème. La tarification des matériaux recyclés ne doit pas dépasser le coût des matériaux naturels. C’est difficile à tenir en Bretagne où ceux-ci sont abondants et bons marché. En Ile de France il n’y en a pas et le chantier du Grand Paris a de grands besoins. En ce qui concerne le recyclage du bois, cette activité ne semble pas s’être développée en France mais en Italie et en Allemagne.

En fin de débats, une visite d’usine a été proposée.

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