Le Télégramme du 3 janvier 2023 – « Alerte rouge dans les écoles publiques de Pont-L’Abbé »

Le Télégramme du 3 janvier 2023

Alerte rouge dans les écoles publiques de Pont-l’Abbé

 

À la rentrée, les écoles publiques maternelles et élémentaires de Pont-l’Abbé ont accueilli 408 élèves. (Le Télégramme 03/01/2023)

Actes de violence, burn-out, personnels non remplacés… Dans un courrier sévère adressé au ministre de l’Éducation nationale, l’Amicale laïque, les DDEN et les APE dénoncent des « conditions déplorables » dans les écoles publiques de Pont-l’Abbé.

Voici son contenu.

« Nous tenons par ce courrier (en date du 2 janvier) à attirer votre attention sur les conditions déplorables de fonctionnement des écoles publiques de notre commune. Les enseignants accueillent des élèves avec des troubles du comportement, élèves qui pour certains relèveraient d’établissements spécialisés mais mis à l’école, faute de place dans ces établissements. Les quelques heures d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) qui leur sont attribuées ne suffisent pas et souvent n’existent pas ».

Tous ces personnels, très dévoués, font tout leur possible pour les élèves, mais la coupe est pleine, ils ne pourront pas faire plus et c’est leur santé qui est maintenant en danger.

« La gendarmerie est intervenue plusieurs fois à l’école »

« Cette intégration, sans moyens supplémentaires octroyés, génère des situations dramatiques : classes constamment perturbées, enfants intégrés en situation de mal-être, enseignants insultés et parfois même frappés. À l’école élémentaire (*), la directrice dédie son temps de décharge et souvent bien plus, à remplir des faits établissements, des signalements, des demandes de suivis psychologiques, à prendre des rendez-vous à la gendarmerie. Même à Pont-l’Abbé, qui n’est pas située en zone prioritaire, la situation est très tendue. Depuis le début de l’année scolaire, la gendarmerie est intervenue plusieurs fois à l’école. Les pompiers ont également dû être appelés pour un enfant de 9 ans qui, du haut du toit de l’école, menaçait d’en tomber et insultait vertement tous les adultes qui s’approchaient. Il n’existe dans le secteur aucune structure d’aide aux familles. Le temps d’attente avant la prise en charge des enfants en CMPP ou CMPI se compte en mois, voire plus. Certains enseignants, pourtant expérimentés, sont au bord du burn-out d’autant plus qu’ils doivent gérer au quotidien les manquements de l’Éducation nationale : les enseignants absents sont peu ou mal remplacés et les personnels AESH ne sont pas suffisamment nombreux ni suffisamment formés ».

« Le Rased (Réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté) qui a été composé il y a quelques années d’un psychologue scolaire, de deux maîtres E, d’un maître G, ne compte plus aujourd’hui qu’un maître E et une psychologue scolaire (en congé maternité et non remplacée). Tous ces personnels, très dévoués, font tout leur possible pour les élèves, mais la coupe est pleine, ils ne pourront pas faire plus et c’est leur santé qui est maintenant en danger. Le plafonnement à 24 élèves par classe des GS, CP et CE1 que vous avez instauré à la dernière rentrée ne peut être mis en place sans surcharger d’une manière intolérable les autres niveaux ».

« Nous attendons, M. le Ministre, pour un fonctionnement satisfaisant de l’école de la République, que vous mettiez les moyens nécessaires (quoi qu’il en coûte). Il est indispensable d’avoir : plus de personnels enseignants et notamment de personnels remplaçants, une véritable formation et un réel statut pour les personnels AESH, un réseau d’aide complet, le remplacement immédiat de tous les personnels absents, une augmentation significative du nombre de places dans les DITEP et CMPI qui puisse permettre l’accueil des cas les plus difficiles ».

* Contactée, la directrice de l’école Jules-Ferry (256 élèves) ne souhaite pas faire de commentaire.

Le Télégramme du 3 janvier 2023

Laisser un commentaire