Bibliothèque : vernissage de l’exposition « Femmes, vie, Liberté »

Bibliothèque :

Vernissage de l’exposition « Femmes, Vie, Liberté »

en soutien aux femmes iraniennes

La bibliothèque de l’amicale laïque, en partenariat avec la mairie de Penmarc’h et le collège Laënnec de Pont-l’Abbé, présente une quarantaine d’affiches réalisées par un collectif d’artistes internationaux en lutte pour les droits des femmes iraniennes.

Cette exposition rend hommage à Mahsa Amini, étudiante iranienne d’origine kurde, qui est décédée le 16 septembre 2022 à Téhéran alors qu’elle n’avait que 22 ans. Elle a été arrêtée par la police des mœurs pour “port de vêtements inappropriés”. Elle a été battue violemment entraînant sa mort. L’annonce de son décès a provoqué de nombreuses manifestations au Kurdistan iranien mais également dans le milieu universitaire. Plusieurs mois après sa mort tragique, Mahsa Amini n’est pas oubliée et de nombreuses manifestations ont lieu à travers le monde.

L’une d’elles est cette exposition dont Aménéh Moayedi est à l’origine. Artiste iranienne résidant à Paris, elle a lancé un appel aux graphistes pour qu’ils réalisent des affiches via son compte Facebook. Le collectif « Femmes Vie Liberté » a été créé.

Lors du vernissage de cette exposition la Maire de Penmarc’h ainsi que Gilles Bernard, adjoint au maire chargé de la culture lui ont rendu hommage.

Une minute de silence a été respectée en hommage à l’assassinat de   Dominique Bernard   l’enseignant assassiné le 13 octobre.

Le président de l’amicale laïque a prononcé un discours dont le texte figure ci-dessous.

 

Bonjour à toutes et tous,

Je ne vais pas revenir sur l’intervention de Mme le Maire et de Gilles Bernard, adjoint à la culture, mais je voudrais expliquer en quoi cette exposition Femmes Vie Liberté est au cœur des préoccupations de l’Amicale laïque.

En effet, notre mission première est la promotion de la laïcité et de la citoyenneté.

La question de la situation des femmes en Iran est bien sûr spécifique et mérite d’être traitée comme telle. C’est ce que nous faisons aujourd’hui.

Mais elle est aussi une illustration de la chance que nous avons en France de disposer d’un outil que les démocrates ont forgé depuis plus d’un siècle : je veux parler évidemment de la laïcité et de son expression juridique : la loi de 1905.

Divers faits récents méritent d’être cités et examinés au filtre de ce que nous nommons la laïcité : les événements au proche orient et leur répercussion en France montrent bien qu’outre des explications sociales et politiques, la question de l’intervention des religions dans la sphère publique est posée.

En France, la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat a séparé la question religieuse de la question publique. La liberté de conscience, les convictions religieuses et philosophiques ainsi que leur expression dans l’espace public sont protégées. Mais d’autre part, la loi trace une limite entre les questions convictionnelles qui sont du domaine privé et les questions sociétales qui sont d’intérêt général.

Je ne suis pas un spécialiste des questions géo politiques mais on voit bien que dès que la société ne se protège plus de l’irruption des questions religieuses, la porte est ouverte à toutes les outrances aussi funestes soient-elles. Et quand je parle des questions religieuses je parle aussi bien du christianisme, du judaïsme ou de l’Islam ou d’autres religions.  

De ce point de vue, la séparation des églises et de l’état est une garantie démocratique fondamentale.

On peut disserter autant qu’on le veut sur ce qu’on appelle les valeurs de la laïcité et là beaucoup d’interprétations sont possibles y compris la récupération par des mouvements d’extrême droite qui y étaient férocement opposés il y a peu.

Mais le texte juridique, lui, offre un cadre objectif. La loi de 1905 garantit la liberté de conscience et sa libre expression dans l’espace public. Elle garantit également l’égalité de tous devant la loi. Elle ne permet pas aux religions de s’imposer dans l’espace public.

C’est pourquoi la loi de 1905 doit être protégée à tout prix. Elle est heureusement protégée jusqu’à ce jour par la constitution. Elle doit également être popularisée et expliquée. Beaucoup d’indicateurs montrent qu’elle est très méconnue et souvent incomprise.

Et cela est souvent encouragé par une idée qui existe dans nos rangs : on parlerait trop de laïcité parce que ce serait parler de politique.

Or c’est une erreur fondamentale. C’est justement parler de la loi de 1905 qui permet de ne pas entrer dans des discussions partisanes stériles.

La loi de 1905 est un cadre juridique qui encadre de façon incontestable les relations entre l’état et les églises en les séparant d’une façon nette. Est laïque celui qui respecte cette séparation entre religions et intérêt général.

Se laisser aller à mélanger des croyances religieuses avec l’intérêt de tous, avec la liberté de conscience, mène de façon évidente à toutes les déviances possibles et dans le pire des cas au fanatisme.

Donc je le répète et j’en finirai là-dessus : oui il faut défendre et expliquer la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat. C’est ce que fait l’Amicale laïque en offrant aux enfants des écoles de la commune le livret Olivier sur les chemins de la laïcité qui permet aux enfants d’améliorer leurs connaissances sur les institutions de la république.

 

 

Pour finir, Julie de Brabander, CPE au Collège Laënnec de Pont l’Abbé, nous a chanté la chanson « Barayé » qu’elle avait déjà interprété, accompagnée des élèves de son atelier de musique,  lors du vernissage de cette même exposition à la mairie de Penmarc’h le 18 juin 2023.

 

 

 

 

Nelly

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